Because I was bored ~feat Asthartée

Le matin avait toujours été un moment plein de mystère pour Fran. Dès l'instant où elle ouvrait les yeux, elle devait se concentrer pour savoir le où et le pourquoi du comment. Bien que les questions 'pourquoi' et 'comment' restait souvent sans réponses, le 'où' n'était pas très difficile à déterminer tant que l'on était un tant soit peu réveillé. Ce qui était rarement le cas. Enfin bref, ce matin là, Fran avait réussi à comprendre, avec le peu de neurones réveillés, qu'elle était affalée le dos contre le sol, la couverture sous elle, seule une jambe restant sur le lit, emprisonné par le drap trop bien bordé. Tellement bien bordé, qu'en plus d'avoir retenu sa jambe sur le lit, le drap avait aussi coupé la circulation de la-dite jambe. Après avoir soufflé un bon coup et pris son courage à deux mains, 'Madame Holle' contracta ses abdominaux, se relevant le plus possible, et entrepris de libérer son mollet de l’emprise diabolique du drap.

Ce ne fut qu'avec l'aide de Sushi – qui a lacéré le drap et ce qui se trouvait avec après un mouvement un peu trop brusque – qu'enfin, Fran pu songer à se lever et à commencer ce samedi matin. Après le moment plein de mystère vient le moment de concentration, à savoir, 'comment je m'habille aujourd'hui ?' N'allez pas croire que Fran soit devenue coquette du jour au lendemain, non, en fait la question relève plus du : 'qu'est-ce qui est encore propre'; ou encore 'je suis condamnée à sortir en pyjama car j'ai trop eu la flemme pour faire une lessive'. Heureusement, aujourd'hui était un jour de chance, la lessive ayant été faite la veille, elle avait donc le choix ; adieu uniforme, c'est l'heure du week-end : un débardeur, un sweet, un baggy, un kéfié, et la voilà prête pour courir se nourrir au réfectoire. Chose faite, voici notre héroïne sur le pas de la porte de la grande-salle, un croissant encore dans la bouche et une brique de jus de fruits dans la main, s'ennuyant comme un rat mort. C'est qu'elle s'ennuie vite la rouquine. Un soupire et quelques minutes plus tard, il fut évident pour la jeune Holle qu'elle ne trouverait pas la solution à ce problème en restant là à compter les toiles d’araignées. Titubant le long des couloirs, elle fini par arriver au parc, endroit de prédilection de l'animagus. Mais bon, c'est qu'il était plutôt vide le parc à cette heure là, et elle n'était -bizarrement- pas d'humeur à faire de la balançoire. Après avoir foulé l'herbe de ses pieds nus, Fran jeta son dévolu sur une pauvre balle abandonnée, qu'elle heurta de son pied de toutes ses forces, la faisant s'envoler pour atterrir près d'une forme humaine. Forme humaine qui ne tarda pas à être interpellé par l'androgyne :


Désespérée et désespérante, Fran était prête à tout pour sortir de l'ambiance apathique de cette fin de semaine, pour le plus grand malheur des autres.

"Ventus ! " m'exclamai-je encore une fois, ne réussissant qu'à produire un minuscule courant d'air à l'extrémité de ma baguette. Pfff... dire que je m'entrainais depuis les premières lueurs du jour à lancer ce satané sort, sans résultat !
je rabattis les pans de mon épaisse cape contre moi, tentant de maitriser mes dents, qui claquaient furieusement. Il faut dire que dans le parc, la température n'était pas vraiment estivale ses derniers temps !
Je me mis en tête de réessayer. il fallait que je réussisse ce maudit sort à tout prix pour mon examen de sortilèges (même s'il n'aurait pas vraiment lieu immédiatement, je préférais tout de même prendre un peu d'avance...)

" Ventus ! " répétai-je une ultime fois. Une minuscule tornade s'échappa de ma baguette, avant de s'évanouir à peine quelques secondes plus tard. Je soupirai. Pourquoi n'étais-je pas capable de lancer un sortilège aussi simple que ce dernier ? La fatigue peut-être ? oui, oui, ça devait être ça.... (et ça n'avait rien à voir avec mon incompétence ou quelque chose du même genre ! J'étais extrêmement douée moi !)

Je décidai de retenter une dernière fois de faire jaillir un tourbillon de vent de l'extrémité de ma baguette, quand tout à coup, une balle tomba et rebondit à mes pieds. Qui était le guignol qui s'amusait à lancer des ballons sur les gens (et notamment sur moi) ?!
Je me retournai brusquement, furieuse d'avoir été dérangée dans mon travail, et vit une silhouette s'avancer vers moi.

J’écarquillai les yeux, me demandant ce que pouvait bien être cette... chose. Une fille ? ou un garçon ? A moins que ça ne soit le résultat d'une potion de polynectar qui avait mal tourné... oui, ça devait être le polynectar...
Cette chose me lança un « Hoy, toi ! Ouis, toi, là-bas ! Qu'est-ce que tu fais ? »
Je haussai les sourcils, surprise. C'était à moi qu'elle parlait ? Je me retournai pour vérifier s'il n'y avait pas quelqu'un derrière moi, mais non, nous étions les deux seules personnes à être dans les parages.
Je répondis, d'un ton hautain :
" J'hésite à te répondre que je fais quelque chose d'intelligent, mais j'ai peur que tu ne comprennes pas la signification du mot "intelligent", donc je me contenterais de te dire avec ces mots simples que je fais mumuse avec ma baguette. Et toi, à part tirer sur les pauvres gens innocents, tu fais quoi par ici ? "
Je n'essayais pas vraiment d'engager la conversation, je tentais juste de lui faire comprendre que sa présence ici m'importunais, et qu'elle ferait mieux de retourner au château au lieu de venir me déranger. Je soulignai mes propos d'un léger froncement de sourcils, afin de bien lui montrer ce que je sous-entendais.

" J'hésite à te répondre que je fais quelque chose d'intelligent, mais j'ai peur que tu ne comprennes pas la signification du mot "intelligent", donc je me contenterais de te dire avec ces mots simples que je fais mumuse avec ma baguette. Et toi, à part tirer sur les pauvres gens innocents, tu fais quoi par ici ? "

Une serpendard. Elle le savait bien que ça puait ici. Fran n'aimait pas catégoriser les gens rien que comme ça, mais il fallait admettre que les serpentard se ressemblaient beaucoup par leur caractere hostile et avait le don de la mettre en rogne. Mais pour une fois, ça l'enchantait plus qu'autre chose : plus l'adversaire est méchant, plus le jeu est intéressant. Un fou rire partit comme ça de la gorge de Fran ayant retrouvée son humeur joyeuse, pour s’arrêter aussi sec. La tigresse regardait cette fille d'un œil joueur, moqueur, qu'un sourire mesquin vint vite compléter, estimant le danger, se moquant du regard que l'autre lui lançait. Puis, enfin, Fran réfléchi sur la réponse qu'on lui avait donné. Elle insinuait qu'elle était bête ? Un autre fou rire pris Fran, pour s’arrêter tout aussi vite que le précédent. Oh oui elle allait s'amuser. Ou en tout cas se distraire. Certes, la rouquine n'était pas une bête dans tout ce qui était « intelligent », mais elle n'était pas idiote, loin de là. Un pas après l'autre, l'androgyne se mit à tourner autour de la brune, l'inspectant sous toutes ses coutures, comme si elle regardait une marchandise qui l’intéressait, et entrepris de lui répondre :

''Qu'est-ce que je fais ? Moi ? Et bien vois-tu, je ne fais absolument rien. Et ça m'énerve de faire rien. Je dirais même plus, ça m'ennuie. Alors je trouve de quoi me distraire. Et si c'est en m'insultant et en me faisant les gros yeux que tu essais -assez lamentablement- de me faire comprendre que je te gène, sache que...''

Durant sa tirade, Fran s'était doucement rapprochée de sa victime, un sourire dégoulinant d'hypocrisie sur son visage, se moquant ouvertement de la jeune fille.

''….j'en ai carrément rien à foutre. Cordialement.''

Sur cette conclusion, Fran pivotât sec, avança jusqu'à l'arbre le plus proche, s'adossa à lui, sortit une pomme de sa poche, et se mit à fixer la pauvre serpentard qui n'avait rien demandé. Séparant en deux le fruit, elle tendit une moitié à sa rivale du jour, tout sourire :

''Tu en veux ?''

La va-nu-pied ne savait pas encore si elle voulait se jouer d'elle ou si elle essayer réellement de se lier d'amitié avec cette fille. La dernière option étant très peu probable, mais sait-on jamais ? Fran adorait les défis.

Un rire dément s'échappa de la gorge de la chose mi-homme mi-femme. Génial, un malade mental, il manquait plus que ça... Elle commença à me tourner autour, m'examinant sous toute les coutures. Houla ! Elle se prenait pour qui là ? Cet andogyne devait sans aucun doute être un Gryffondor ou encore un Poufsouffle ou un Serdaigle (mais en tout cas pas un serpentard !) pour être aussi... bizarre... (pourquoi c'est toujours moi que les gens un peu... spéciaux viennent coller ?) Elle répondit au bout de quelques instants à ma question, avec un petit sourire mesquin :

"'Qu'est-ce que je fais ? Moi ? Et bien vois-tu, je ne fais absolument rien. Et ça m'énerve de faire rien. Je dirais même plus, ça m'ennuie. Alors je trouve de quoi me distraire. Et si c'est en m'insultant et en me faisant les gros yeux que tu essais -assez lamentablement- de me faire comprendre que je te gène, sache que j'en ai carrément rien à foutre. Cordialement."

Je lui lançai un regard incrédule. Comment quelqu'un (ou quelque chose, dans son cas) osait me parler sur ce ton ?
Bon, finalement, après moultes réflexions, je décidai de ne pas répliquer, me contentant de froncer les sourcils d'un air menaçant, ce qui eut l'air de lui faire regretter son geste, puisqu'elle sortit tout de suite après une pomme de sa poche, la partagea en deux, et m'en tendit la moitié :

" Tu en veux ? "

Hahaha, cette chose croyait-elle vraiment que j'allais accepter ça ? Quelle blague !
Je dis, avec un ton arrogant en regardant ses pieds nus :

" non, j'ai pitié des sans abris, je te la laisse, tu as besoin de te nourrir. Tu devrais également investir dans des chaussures, je demanderai à mon elfe de maison, qui elle-méme est mieux habillée que toi. "

Bon, je me doutais bien que mes paroles ne troubleraient pas vraiment l'androgyne, c'est pour cela que j'ajoutai avec un sourire vicieux :

" d'ailleurs t'es quoi toi exactement ? Un homme ou une femme ? À moins que tu ne sois un mélange des deux ?... "

Bon, à la base je n'étais pas réellement de mauvaise humeur (même si j'avais raté de nombreuses fois le sortilège de Ventio, il en fallait plus pour m'énerver...) aujourd'hui, mais il fallait cette espèce de gryffondor attardé l'avait bien mérité !

Elle la regarde avec dédain. Encore. Cet sale habitude avait le dont de dégoutter Fran, mais elle ne le fit pas remarquer, cette rencontre avait mal commencé, pas la peine de jeter du l'huile sur le feu. Pourtant, la réponse de la serpentard ne lui donna que plus envie encore de lui foutre un pain et de ne plus en parler.

"Non, j'ai pitié des sans abris, je te la laisse, tu as besoin de te nourrir. Tu devrais également investir dans des chaussures, je demanderai à mon elfe de maison, qui elle-même est mieux habillée que toi. "

Les elfes de maisons. Ayant toujours été élevé dans une famille où l'on idolâtre la déclaration des droit de l'homme, arbore l'esclavage, et prône la liberté d'expression, concevoir que de pauvres créatures - pas bien belle il le fallait l'avouer - mais le cœur sur la main, soient soumises à des gens souvent plus que répugnant, en attendant que le jour où leur maîtres auraient enfin des sentiments et leur donne un habit, était tout bonnement impossible. Grincent des dents, le regard dur et haineux, elle essaya de ne pas se jeter au cou de la jeune fille, broyant sans vraiment sans apercevoir le fruit dans sa main, le réduisant à l'état de compote.

"D'ailleurs t'es quoi toi exactement ? Un homme ou une femme ? À moins que tu ne sois un mélange des deux ?... "

A cette question, Fran laissa tomber sa colère, surprise, la bouche prêt à avaler ce qu'il restait du fruit qu'elle avait immobilisé à quelques millimètres. Elle regarda l’orgueilleuse, incrédule, puis encore une fois, fis résonner un rire tonitruant, toute trace de mauvaise humeur envolée, même si un pincement au cœur percistait. Elle n'était pas sérieuse si ?

« Tu me traites d'imbécile, mais toi-même tu n'es pas capable de deviner de quel sexe je suis ? S'en est même pas désolant, s'en est pathétique ! »

Reprenant un peu son souffle, et finissant sa canisse de jus de raisin, Fran repris la parole, le visage soudain triste et peut-être mélancolique, plus d'humeur à s'amuser. D’ailleurs, personne la voyant à ce moment n'aurait pu se douter, qu'il n'y a à peine quelques instant, la jeune garçon manqué avait été secoué d'un fou rire.

« Est-ce que tu peux m'expliquer comment l'on peut être heureux lorsque l'on se comporte comme toi ? Ça n'est pas une pique ou une insulte, je suis juste curieuse. Honnêtement. »

Dans un coin de sa tête, Fran pouvait entendre s’égosiller que la question ne résoudrai en rien la tension qui s'est installé, mais une fois n'est pas coutume, elle l'ignora complétement, attendant patiemment une réponse, en se demandant si son interlocutrice en avait assez dans la cervelle pour comprendre qu'elle était sincère. La curiosité tue le chat, s'efforçant de hurler la petite voix, mais elle ne fut jamais entendu.

Spoiler:

Je demandai avec un sourire mesquin (même si je me posais VRAIMENT cette question) :
" D'ailleurs t'es quoi toi exactement ? Un homme ou une femme ? À moins que tu ne sois un mélange des deux ?... "
Le (ou la) Gryffondor éclata de rire à cette remarque, comme si le fait que je lui dises ça ne lui importait pas du tout. Elle répondit, lorsqu'elle réussit enfin à contrôler son fou rire de psychopathe :
" Tu me trait d'imbécile, mais toi-même tu n'es pas capable de deviner de quel sexe je suis ? S'en est même pas désolant, s'en est pathétique !"

Légèrement vexée par cette remarque, je ne dis rien, me contentant de froncer les sourcils en la regardant avec un petit sourire méprisant sur les lèvres. Comment cette chose avait-elle osé me parler ? Moi, pathétique ? Quelle blague ! J'étais Asthartée Bridgestone, Serpentarde de mon état, adulée et respectée par des centaines d'élèves de Poudlard !

L'androgyne me regarda d'un air curieux tout en finissant de boire son jus de fruit, et cessa de rire en prenant un petit regard mélancolique (et après c'est moi qu'on traitait de lunatique !) pour finalement m'interroger :
" Est-ce que tu peux m'expliquer comment l'on peut être heureux lorsque l'on se comporte comme toi ? Ça n'est pas une pique ou une insulte, je suis juste curieuse. Honnêtement."

Sincèrement surprise par cette question, je restai pendant une dizaine de secondes la bouche grande ouvert (par pitié ne me dites pas qu'une mouche y était entrée !) et les bras ballants le long du corps. Dès que je repris mes esprits, je me mis à ricaner avec un air arrogant plaqué sur le visage.
" Lorsqu'on se comporte comment, dis moi ? Et je pourrais très bien te retourner la question, comment peux-tu vivre en ressemblant à un truc comme ça, sans personne pour te respecter et t'adorer ? Tu es vraiment méprisante, tu crois que ta vie de ringarde est la meilleure, ou quoi ?"

Frissonnant à cause de la fraîcheur matinale de septembre, je lançais des regards exaspérés à la chose mi-homme mi-femme. Pourquoi c'était-elle mis en tête de venir me voir et me parler, alors qu'elle se doutait sûrement que ça m'agaçait !
Soupirant pour bien montrer mon irritation, je lui dis d'un ton cassant :
"D'ailleurs tu fais quoi ici, à part m'harceler ?

Spoiler:

" Lorsqu'on se comporte comment, dis moi ? Et je pourrais très bien te retourner la question, comment peux-tu vivre en ressemblant à un truc comme ça, sans personne pour te respecter et t'adorer ? Tu es vraiment méprisante, tu crois que ta vie de ringarde est la meilleure, ou quoi ?"

Elle marque un point. Après tout, tout le monde ne veut pas être comme elle, bien heureusement pour la santé mentale de l'établissement qui a déjà un sacré Scroutt au plafond. Finalement, il sera bien impossible à Fran de s'entendre avec cette fille. Fran n'aime pas ne pas s'entendre avec quelqu'un, non pas que ça n'arrive pas souvent, mais c'est toujours déplaisant de savoir qu'il y a tant de personnes qui aimeraient vous voir embrasser un détraqueur. La chaleur du foyer des Gryffondor commença à lui manquer lorsqu'une brise vint secouer les branches du chêne auquel elle était adossée. Foutu Écosse et ses temps de merde, il pouvait pas le construire en zone tempéré leur Poudlard ? Un peu plus et Tokyo et sa douce odeur de pollution lui manquerait.

"D'ailleurs tu fais quoi ici, à part m'harceler ? ''

La question fit sursauter Fran, qui était jusque là occupé à regarder l'herbe d'un air mauvais, perdue dans ses pensées. Il y eu un moment de flottement, dans lequel Fran se rendit compte qu'elle n'avait plus aucune idée de pourquoi elle était venue ici, et cela était surement totalement flagrant vue la tête qu'elle tirait. Dans des cas comme ça, autant être honnête.

"J'en ai foutrement plus aucune idée.... et toi alors ? Vu le temps qu'on se tape, je me demande même pourquoi moi, de nature courageuse et intrépide, je me suis aventurée ici alors que mes pieds sont en train de devenir bleu. T'aime le bleu toi ? Moi c'est une de mes couleurs préférées. Avec le rouge. Et le jaune. Ah, et le vert. J'aime bien le violet aussi. Le rose est surement la couleur que j'aime le moins, sauf sur les arbres. T'as déjà vu la saison des fleurs de cerisier ? C'est génial. Ça fait un peu gay, mais c'est génial ! Ah et au fait, j'suis une fille. Enfin je crois. C'est comme ces mecs qu'on voit dans les magazines. Des bishonens que ça s'appelle, tu connais ? C'est japonais, alors si t'es pas japonaise, je doute que tu connaisses. Enfin bref, ces mecs, c'est des filles. Mais genre vraiment, limite ils portent des robes et tout. Et après ça ce dit hétéro pfff. J'ai rien contre les gays, mais quand tu l'es, faut l'avouer, point. C'est chiant les gens qui se renient. On parlait de quoi déjà ? Ah oui de la température. Et de mes pieds bleus. J'crois que je vais rentrer, je peux plus bouger mes orteils. Tu viens ?"

C'est typique de la Holle ça, faire des monologues interminables sur le beau temps et la pluie. Bien que le nombre de paroles qu'elle sort à la seconde est impressionnant cela doit être épuisant de l'écouter à la longue. Heureusement pour la Serpentard, Fran n'est pas très bavarde aujourd'hui. Se décollant de son arbre, Tiger se dirigea vers la bâtisse, questionnant du regard la capricieuse. Ça la ferai quand même chier qu'elle tombe malade juste pour lui tenir tête.

"Orgueil du Serpentard ou non, c'est quand même con d'attraper un rhume juste pour avoir le dernier mot."

Si après ça, elle reste quand même planté là, ce sera plus son problème.

Spoiler:

L'androgyne a l'air d'être un peu surprise par mes paroles. Pas vexée, non, juste... étonnée.
Et puis là, d'un coup, je regrette immédiatement d'avoir continué la discussion. Par Merlin, est-ce vraiment possible de sortir tant de paroles à la seconde ? Elle commence par me parler de température, puis de couleurs, elle continue ensuite avec le Japon, pour en arriver à l'homosexualité, et termine (enfin !) par le sujet de départ, c'est à dire la fraîcheur qu'il règne dans le parc au mois de septembre.

Lors de son interminable monologue, je lève un sourcil, légèrement intriguée. J'essaie de cacher le sourire qui me vient aux lèvres. Il faut avouer que c'est amusant tout de même, cette fille (car oui, il parait que c'en est une !) qui sort de nul part et qui commence à me parler de tout et n'importe quoi sans même me connaître.
J'éclate de rire, je n'ai pas pu m'en empêcher.
"Dommage que tu m'aies interrompue en plein exercice de sortilèges, j'aurais pu peut-être t'apprécier sinon. Quoiqu'en fait, oublie ce que je t'ai dit, on ne se serait jamais entendues."
Je m'esclaffe de nouveau. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens de bonne humeur en ce moment. Mais ça n'a strictement rien à voir avec l'asiatique, bien sûr.

Je jette un petit regard à ses pieds. Quelle idée aussi de se promener sans chaussure dehors ! Personnellement, je ne sors jamais sans être impeccablement habillée et coiffée. De toute manière, je me dois d'afficher mon rang sociale, qui est tout de même important, inutile de le préciser. Et puis, j'aime bien me montrer à mon avantage, je me sens bien ainsi.
"Mais dis moi, tu n'as pas assez d'argent pour t'offrir une paire de chaussures ?", je ne peux m'empêcher de faire remarquer d'un ton moqueur.

Finalement, elle me demande si je désire me joindre à elle pour nous rendre dans la Grande Salle. Je suppose qu'elle m'admire, et qu'elle désire que tous se rendent compte qu'elle a profité de ma compagnie durant quelques instants. Malheureusement pour elle, cet objectif n'est pas réciproque pour ma part.
Je répond, d'un air hautain :
"Mmh... non, désolée, je préfère ne pas
être vue avec des... personnes comme toi. Et puis, je dois encore pratiquer un peu pour mes BUSEs, je compte réussir dans la vie, moi. "
Je lui tourne le dos en rejetant mes cheveux en arrière d'un geste soigneusement étudié, et relance un sortilège de Ventus. Heureusement pour moi, ce dernier fonctionne plus ou moins, créant une petite tornade au bout de ma baguette, évitant ainsi de me ridiculiser.
J'espère que l'espèce d'harceleuse ne va pas continuer à me coller longtemps, les admirateurs, même s'ils ont plutôt tendance à me flatter, m'énervent parfois, surtout s'ils sont de son apparat...

Spoiler: